Ce que nous enseigne l’alimentation chinoise traditionnelle

Manger pour se sentir bien

Saviez-vous que les concombres, la viande de boeuf et le gruyère sont sucrés, que les cerises réchauffent et que les bananes rafraîchissent?
C’est du moins ce qu’enseigne l’alimentation chinoise traditionnelle. Ses messages ne sont pas toujours faciles à comprendre puisqu’ils se
basent sur des théories qui remontent à plus de trois mille ans. Depuis quelques dizaines d’années, elles retrouvent, pourtant, un regain
d’intérêt à l’ouest, où ses zélateurs ne font plus attention aux calories, aux graisses et aux vitamines, mais à l’équilibre entre yin et yang.

Du feu sur la glace
Le système d’alimentation complexe de l’Empire du Milieu ne répartit pas les aliments seulement entre cinq éléments. Il les identifie de surcroît chacun selon sa température, de froid à frais, neutre, tiède et chaud. On ne peut pas mesurer cette température. Même le thermomètre le plus sensible ne peut enregistrer qu’un aliment comme le yogourt ou le jus de pomme rafraîchit l’intérieur du corps alors que des aliments chauds comme la cannelle, le cacao ou le bouillon de poule procurent un sentiment de bien-être dans le ventre, ou qu’une grappa réchauffe, même quand elle sort du congélateur. Voilà pourquoi elle compte parmi les produits alimentaires les plus chauds selon le classement de la MTC.

Trouver la mesure
«Chaque repas devrait comprendre des aliments de tous les éléments », précise Antje Styskal, présidente de la Société suisse d’alimentation selon les cinq éléments. « En recourant consciemment aux cinq notes aromatiques acide, amer, doux, piquant et salé, on détient le secret du bon goût et de la santé. »
Comme chacun des cinq éléments a spécifiquement un rapport avec certains organes, ils seront tous renforcés dans la même mesure. En choisissant ses aliments selon les différentes températures, celles qui agissent de façon neutre devraient être privilégiées. « Un repas thermiquement équilibré comprenant de nombreux aliments neutres, comme de la polenta avec des carottes et du bœuf, fait du bien. »
Pour se nourrir de façon équilibrée, il faut aussi combiner les éléments tièdes ou chauds (yang) et ceux qui sont froids ou frais (yin) en un habile équilibre. En observant une certaine harmonie
des éléments et des caractéristiques de température dans son alimentation journalière, on renforce sa propre santé, car on maintient ainsi chaque système organique en équilibre entre le yin et le yang. Antje Styskal conseille d’éviter dans la mesure du possible les aliments dont le comportement de température est particulièrement chaud ou froid, sinon d’en compenser immédiatement les effets : « La plupart du temps, on le fait spontanément, par exemple en ne buvant pas un verre d’eau en mangeant une glace, mais plutôt un expresso. Je recommande aussi de tenir compte de la saison :  quand il fait très chaud, un thé de menthe permet d’équilibrer la température. Quand nous transpirons, les tomates et les courgettes apportent de l’humidité en tant que fruits estivaux,
tout comme un rôti braisé dans le vin rouge avec des fenouils fournit la chaleur qui nous manque en plein hiver. »